Allaoui Baaya
MOHAMMED QISSI
Mohamed Qissi, acteur immense des années 80 et 90, me fait l’honneur pour cet article de nous parler de sa brillante carrière. Il nous parle de ses rôles de Tong po et des autres rôles qu’il a interprétés dans les cinémas hollywoodiens et marocains. Mohamed est un homme d’une bonté exemplaire. Ça conforte d’entendre des mots d’une si grande beauté quand on sait que notre société, notre monde se consume à cause des coups bas et des injures d’une laideur effroyable, doté d’individus fous, belliqueux, saouls et drogués par l’usure de leur vie. Avec Mohamed Qissi, un être doté d’une grande gentillesse et d’une patience, je peux vous assurer qu’on prend courage. Il motive chaque être déprimé qui croise sur sa route et nous conforte dans l’idée qu’il y a une lumière au bout du chemin ; il faut poursuivre ses rêves.
Mohamed Qissi fait partie d’une fratrie de neuf enfants. Il est très attaché à ses parents. Il nous confie son amour envers les siens. Il monte des vidéos très jeune, il réalise, alors que son frère lui, est plus imprégné par l’acting, par l’action.
Sur le plan personnel, Mohamed est père de quatre petits champions, qu’il conseille et sur qui il veille, et leur transmet le goût de la pratique des sports de combat et s’assure que ceux-ci se pratiquent sans violence ; il témoigne vouloir pour ses enfants une discipline dans laquelle ses enfants combattraient sans se toucher, pour apprendre à se maîtriser. L’esprit du combattant, c’est dans la tête et dans la maîtrise de soi qu’est le vrai guerrier, pas en fracassant jusqu’au sang l’adversaire. Mohamed Qissi qui prodigue à 61 ans son art du kata shotokan , sport originaire du japon , explique avoir découvert cela avec celui qui deviendra son compagnon de toujours, et avec qui ces deux amoureux du cinéma vont devenir les icônes pour de multiples générations depuis 1989, le nommé Jean Claude Van Damme . Armés de leur connaissances du kata shotokan , et de la boxe anglaise parmi plusieurs sports de combats ,sports maîtrisés par notre duo de légende originaires de la Belgique , Mohamed Qissi et son frère de cœur s’envolent pour les Etats Unis. Ce n’est pas sans réticences de leur famille respective que nos deux amis partent sont partis conquérir Los Angeles ; hélas, ils n’ont que peu de temps pour convaincre des productions et faire succès dans le cinéma.
Sur ses enfants, Jean Claude Van Damme dira “il y a Bruce Lee, il y a eu Vandamme, il y a Ayoub, le fils de Mohamed, pratiquant du kata shotokan.
Brahim, un de ces fils et Ilyas jouent dans ses films, mais pas question d’abandonner l’école. Il veille à ce que ses fils finissent leurs études.
Concernant le choix du shotokan plutôt que de la pratique traditionnelle du combat, voilà ce qu’il révèle :
“ l’homme n’est pas fait pour recevoir les coups et faire mal, ou détruire, » on s’interroge comment c’est possible.
Jamais ces enfants ne pratiquaient des sports de combats pour faire mal ou démolir car dieu pas créé l’homme pour cela. Ainsi il forme ses enfants au kata shotokan, sport japonais, qui selon lui ne permet pas de toucher mais de contrôler son coup. Aux enfants à qui il projette les films, qui sont émerveillés, il se sert du personnage de tong po et des rôles et de sa longue filmographie pour dire aux enfants les valeurs qu’ils doivent avoir. Il est présent pour les convaincre dans les salles de sport et les écoles de ne toucher ni à la drogue ni à toutes autres substances, et ce depuis trente ans :
Hormis la violence c’est aussi pour réaliser le rêve d’enfants et pour lutter contre l’autisme la trisomie, pour récolter des fonds.
Cette expérience, il la raconte car il sait que se projeter et se fixer de grands objectifs permettra aux jeunes de devenir les champions de leur vie. Ça fait un bien fou de se dire que grâce à une telle pointure, présent dans le cœur d’une génération, on garde à l’esprit que tomber ne veut pas dire perdre la guerre. Il faut mettre le coup final. On ne se lasse pas de voir cet immense homme frapper à la vitesse du vent et du tonnerre. Ses coups résonnent aussi fort que sa voix de bronze.
Salué dans les comic con et les stages, il reste comme à ses débuts touché et ému par des rencontres avec ses fans ; on a besoin de ses hommes comme il le dit, fait attention à son hygiène de vie, son alimentation , à son temps de repos, à prohiber l’alcool et la drogue.
En dehors de ces activités éducatives et familiales, il consacre du temps bénévolement aux jeunes et aux personnes en difficulté. On peut ainsi le voir assister au tournois de ses enfants, entraîner des jeunes marocains, des jeunes aux Etats- Unis, en Europe, il s’investit pour la société. Pas question que la jeunesse ne passe vers l’autre rive, c’est sa mission. Ce n’est pas un beau parleur, il dit, il fait. Dans son film Bara notamment, il donne des postes dans le cinéma, le seul deal, être bon. Se donner à fond. Le film est présenté à Rabat vers 2015 dans lequel il joue un personnage sombre, tourmenté au lourd passé, un chef de tribu, qui fait écho au personnage présent dans un film marocain, al intikam. Dans Bara, Hamza, est un grand maître des arts martiaux vivant dans un monastère, une Zawiya, dédiée à la formation des enfants de la région, réussit à battre Bara, son frère jumeau, venu avec mercenaires attaquer le village.
Le chef du village, Ayoub s’est rendu compte, juste avant sa mort, que Bara était ensorcelé.
Mohamed. Qissi ce n’est pas le figurant l’acteur derrière Jean Claude van Damme, il chorégraphie et participe très tôt aux scripts, il s’assure que ce que le public va voir ne soit pas ridicule, il flaire ce qu’il faut mettre de côté. Ça le rend plus puissant à l’écran quand on sait qu’il est multitâche. Prenez l’exemple sur sa façon de frapper, qui doit être originale dans Bloodsport, où on voit le geste que fait Vandamme pour casser les pierres.
Il donne son avis sur le maquillage comme dans les années 80 pour Tong Po. Monsieur Qissi l’a voulu méchant et vicieux. Tong Po, le personnage est créé par un prothésiste qui procède au croisement d’un lion, souvent présent dans l’art de monsieur qissi “lion heart” , et d’un homme.
Mohamed Qissi : “ c’est une idée du créateur qui a associé une tête humaine et le lion, je lui avais demandé un personnage, vicieux, méchant”. On ne se rend pas compte des 10 heures voire plus, pour le make – up, combien la prothèse du crâne alors qu’il a les cheveux, il a fallu coller sur la tête, et lui brider les yeux.
Encore aujourd’hui on voit dans Bara son œil qui fait peur. Ces yeux témoignent d’un regard franc envers son prochain. Dans ces derniers films, il est attentif à tout, à la moindre égratignure, au sang ; qui se serait imaginé que le sang est fait à base de sirop, il témoigne des films durant lesquels des générations voient jean Claude van Damme taper dans un bloc carré, le risque de se blesser le tibia. Il a demandé un objet rond, les coins angulaires pouvant blesser. Des jeunes qui ont imité cette séquence je crois dans Bloodsport qu’on ne se lasse pas de revoir même 30 ans après pour voir le charisme d’un acteur frapper à des vitesses et d’une puissance qui est la même et aussi impressionnante chez Mohamed.
Plein de stars peuvent prendre exemple pour son sens de l’humilité, pour son amour pour l’être humain, le sens de l’honneur, il est altruiste à tout moment, un grand cœur, on ne peut que souhaiter une carrière aussi belle aux jeunes qu’il entraîne et aux acteurs et actrices qu’il suit ; qu’ils visent le firmament, guidés par ce maître d’une grande sincérité.
Alors que Jean Claude van Damme son frère de cinéma et de cœur depuis l’enfance avec qui il s’est construit raconte avec des mots forts au micro de Mourad Achour, la somme de racisme anti arabe à Hollywood, qui existe. Avec des mots difficiles à entendre, Mohamed Qissi le raconte avec plus de recul devant Greg MMA, nounours, le visage rond, tong po est méchant, tu ne peux pas jouer ce rôle : il prouve bien que jouer ou plutôt devrions nous dire être ou devenir ou incarner. Transcender en tong po est rendu possible, permettant la transformation totale d’un acteur en un personnage qui fait corps avec son personnage. “
Sur le racisme “ des petits esprits ; des gens qui n’ont pas voyagé, qui restent aux mêmes endroits, sont impolis irrespectueux des faibles d’esprits”.
mohamed : oui , on va regrouper plusieurs figures, qui rappellent et rendent hommage au cinéma des années 80-90: bloodsport , kickboxer. Ce film last kumitee.
allaoui : tu nous annonces de nouveaux films, ça semble circuler sur la toile ?
Mohamed Qissi ajoute que ce film est en post production, il sortira aussi un livre autobiographique sur sa carrière et les souvenirs de tournage qu’il veut partager mais pour l’instant ne dévoile pas mais est à venir.
Toutefois il confie avoir rencontré un universitaire en lettre a raison de 10 heures par jour sur cinq jours pour la prise des notes de son récit.
Enfant marocain près de Oujda, fidèle à sa culture, on le voit danser le reggada dans les interviews dans des pépites que sont les vidéos avec ses amis après le tournage ; un homme qui aime la vie le partage : le secret de sa santé, la joie. Il est extraordinaire et loin de Bara et de Tong Po, des figures si graves.
Un autre évènement, boxing event stage, ou il va montrer la boxe thaïlandaise, anglaise, surtout il partage les coulisses de ce qu’il a pu vivre en tournages, les cascades les entraînements, et sa rencontre avec le premier tong po pressenti qu’il a affronté et par qui il a pris des teignes.
Dans les shows, il est incroyable ; il témoigne de sa capacité d’imprégnation, son retour au rôle de sa jeunesse, 61 ans, il fait plus mal qu’un jeune coq qui pense tout ravager par sa force de vingt ans. C’est Mohamed le chef, vaut mieux rester à sa place. Un regard et un mot de sa voix de stentor … courrez ! il reste encore fort comme un lion. Faut aller à ses rendez-vous sportifs revoir ce mythe du cinéma performer.
Mohamed est une icône pour nous, mais qui avait -il comme icône étant jeune ? ; il nous parle de Bruce Lee et de Mohamed Ali. Vandamme et Qissi à leurs tours associés pour marcher sur les pas de leurs icônes.
Grâce à Mohamed Qissi je découvre le cinéma marocain avec ces pointures que sont Mohamed Lyounsi ou Rachid el Ouali. Le Maroc, ce ne sont pas que des décors et des costumes, ce sont des acteurs, pas que des figurants, certains perçant dans les productions américaines et depuis peu, indiennes comme Karim Saidi. L’acteur marocain a raconté son histoire américaine, mais Mohamed n’oublie pas sa culture, dont il est fier ; on le voit dans une émission de 2015 partager avec Douzi une danse sur du regadda. Très bon danseur ; un homme de fête, mais devant la caméra ça bastonne, courrez ça frappe de bon cœur.
Mohamed Qissi dit d’un de ses films liés à Bara : “ al intikam le dit lui-même est un film spécial”. Pour le cinéma marocain, il ne fait pas de différence, le cinéma asiatique, arabe marocain et américain, il n’y met pas de frontière. “je lis le scénario je l’étudie je ne joue pas le personnage, je le suis”.” il faut incarner le rôle quel que soit l’identité du cinéma”.
Un homme universel ensoleille le maroc, s’investît dans sa société et le cinéma