HOCKNEY UN PEINTRE QUI FUIT L’AMOUR PAR LE BIAIS DE LA PEINTURE

Selon Livingstone , « son envie est de détailler les objets, pas de les catégoriser. » Il dit aussi, « je veux dessiner de diverses manières, de façon imaginative pour interpréter l’image ». Cela signifie qu’il ne se réfère à aucune convention, voire, il combine plusieurs genres. Son art et “ polyforme.”
Anglais d’origine, Hockney vivait à Bradford. Le peintre arriva aux États-Unis en 1964, après des études d’art au Royal College Art of London, où il fut médaillé d’or en 1962. Aux Beaux-Arts, il recueille des dessins dans un carnet, dans lequel il griffonna les visages des gens qu’il croisa. Son goût pour la représentation du corps se justifia car il a lui-même été modèle dans des ateliers. Hockney se reconnaissait un enfant du modernisme tardif, âge d’or de l’art pour lui. Il refusa l’académisme, et resta figé à une esthétique.
Pour parler du naturalisme, on voit que Hockney avait besoin de mieux connaître autrui. S’il était naturaliste, c’est que la personne qu’il peignait permit à celui qu’il observait de connaître la sensation de l’illusion.
L’œuvre de Hockney s’intitule Portrait d’un artiste (piscine avec deux figures). Pour parvenir à réaliser son œuvre, David Hockney prit deux cents clichés, pour ensuite s’en inspirer pour réaliser en peinture ses piscines.
Lorsque l’on plonge dans l’œuvre de Hockney, on suggère que son thème général est une réflexion sur la beauté idéale, sur la sensualité de l’homme. Le peintre passe aisément de l’art moderne au pop art à l’art abstrait. L’art moderne, il l’utilisait en référence à Dubuffet.
Lorsqu’il s’intéressa au genre de l’expressionnisme et à l’art abstrait, Hockney peignit d’abord sur un support en carton, avec des dimensions de 91.4cm * 121.9 cm. Il voulait rejeter l’art moderne, qui à son goût dénué d’humanité.
Il utilise plusieurs objets pour la réalisation sur la toile : Le couteau, la brosse, le dissolvant, l’acrylique. . Ses objets de travail sont pour cette œuvre à base de photos et de peinture.
Son travail préparatoire est élaboré avec peu de détails. Une première version précède cette composition. Il utilisa des couleurs vives qu’il mit lui-même au point, puis une technique de peinture intitulée, “unpainting”. Sa toile est un aplat recouvert de motifs texturés.
En 1971, le peintre démarra une première étape dans la réalisation de sa toile ; qui fait suite à sa rupture avec Peter Schlesinger. David Hockney vivait une relation avec l’artiste Peter Schlesinger, mais selon le créateur de la toile, il fallait que la rupture entre les deux amants ait eu lieu, afin que l’émotion du peintre soit restituée. Après une lecture des œuvres de Webb et de Livingstone, on apprend que David Hockney avait un problème dans la réalisation de la perspective. Quand on étudie sa technique picturale, on voit qu’il travaillait d’après la nature, on parle de peinture sur motif. Certains ont jugé son travail comme étant des caricatures.
Durant ses études, il traita la toile, la couleur et la surface de façon à rendre compte d’une certaine subjectivité, son art de peindre. La nature hockney voulait la peindre dans son environnement immédiat.
Hockney a travaillé dix-huit heures sans arrêt durant deux semaines, pour achever son tableau, finalement, et finalement complété la nuit avant l’exposition de New York. A l’œuvre on peut ajouter le film de 1973, the bigger splash,
Fin 1966, après son travail avec Ubu Roi, un opéra contemporain pour lequel il peignit un décor, il s’engagea dans le genre pictural du naturalisme, il fut dès lors en capacité de varier les styles dès les années 50.
On observe alors Hockney passer d’un style pictural à un autre.
Arrivé en France, il fit séjour dans la demeure au Nid du Duc chez Tony Richardson, un cinéaste américain, et à son retour à l’atelier, il procéda à l’agrandissement des photos. Il peignit ensuite sur toile, sur le principe du photocollage.
L’expression libre du nu, est, elle, autorisée dès 1964 aux Etats-Unis, la liberté sexuelle n’arrivait qu’en 1969.Il utilisait des photos de documentations sur l’anatomie des corps en France et aux Etats-Unis, pour représenter les corps nus et les bâtiments, les piscines. Il semble aussi s’inspirer de l’odalisque de Boucher. Après s’être épris des piscines en feuilletant des catalogues de voyages. Il se lança dans la production de toiles représentant des piscines. C’est à son arrivée en Californie, qu’il décida de reproduire les corps sensuels et musclés des hommes. En 1954, il s’éprit du pop art, du travail de Picasso, du cubisme de Stanley Spencer, de Edgar Degas, du travail à la gouache de Stickert. C’est à cette période qu’il démarra les autoportraits. En 1963, il a le coup de foudre pour des piscines, grâce à la lecture de livres de voyages. En juin 1967, il commença à se lancer dans des ébauches .
Pour comprendre le travail d’Hockney, il faut savoir qu’il procéda à la photographie du modèle dans les années 1962, au moyen d’un appareil pentax. Cet appareil rendait les photos plus riches en précisions et en résolution. Il commença alors à photographier ses modèles dans le but de nourrir son travail de réalisme.
200 photos furent prises .Pourtant il souhaita en 1965 briser le charme de la vision idéale du corps
Arrivé en France, il fit séjour dans la demeure au Nid du Duc chez Tony Richardson, un cinéaste américain, et à son retour à l’atelier, procéda à l’agrandissement des photos. Il peignit ensuite sur toile, sur le principe du photocollage. Comme il trouva la photo lisse, il reproduisit sur la toile sa piscine et ses deux protagonistes pour montrer plusieurs dimensions, car la photo était une surface lisse et ne lui permettait pas d’avoir la profondeur. L’eau, quant à elle servait à donner du mouvement à l’intérieur du tableau, et un jeu d’effet visuel et de profondeur.
En face du nageur, l’allégorie de Schlesinger était là, qui était vêtu d’un pantalon blanc rayé, d’un gilet rouge, et d’une chemise rose. Hockney cherche à assembler deux figures dissemblables. Celle de 1972 est dotée d’une composition triangulaire.
Le type de vue lorsque le personnage de droite regarde le nageur est une contre-plongée.
L’homme qui fixait le nageur donne l’impression d’émettre d’un regard fuyant, cela donne une vision dramatique à l’œuvre.
Pour représenter la piscine et la villa où séjournaient le peintre avec des hommes, on voit que Hockney la replace dans un paysage où surplombent à l’arrière-plan des montagnes verdoyantes inspirées de montagnes que Hockney a vues dans le sud de la France.
L’ondulation était très présente chez Hockney. La façon de le peindre d’une manière abstraite lui permet de ne pas en faire le sujet de l’œuvre. Les nuages quant à eux sont peints d’un trait vif. Le peintre ne glissa pas sur la toile.
Le pied, lui, est moins visible car l’auteur se savait moins bon pour les reproduire, le motif de la vague de l’eau cacha pour cela le pied.
Pour réaliser les figures géométriques, il reproduisit les figures de ses personnages, de Shlesinger et du nageur, par le biais du photocollage. Ces personnages incorporés après.
Comme il trouva la photo lisse, il reproduisit sur sa toile sa piscine ses deux protagonistes pour montrer plusieurs dimensions, car la photo était une surface lisse qui ne permettait pas la profondeur. L’eau, quant à elle servait à donner du mouvement à l’intérieur du tableau, et un jeu d’effet visuel et de profondeur.
Sa peinture n’avait pas de référentiel. Sa photo, selon Livingstone, quand elle est agrandie, la détruit, déformant les proportions. Il devait réaliser la toile en grand format pour mettre en valeur les volumes.
En 1963, le crayon pastel, la peinture acrylique, pour la piscine, de l’aquarelle, utilisée pour la représentation de l’eau, puis du dissolvant et pour les motifs des montagnes et l’usage du monochrome. Il utilisa aussi la technique du crayon, de la gouache. Le crayon de couleur rose servait pour les fesses. Les bords du tableau ne possèdent plus d’angles verticaux à droite et à gauche. Hockney ferma l’espace, définissait les formes, s’occupait du contour plus que de la surface.
Pourtant sa rupture avec Schlesinger lui permit de dévoiler un portrait qui ne faisait pas une projection du réel mais devint le fruit de son fantasme. Pareillement pour le nageur, on y voit une concomitance avec sa relation avec Schlesinger. Si elle demeurait dans sa vie, il ne la fantasmait pas, le fantasme disparaîtrait.
L’art naïf est également visible par son geste maladroit dans le traçage des contours, il s’en servait pour tracer l’élément organique du courant d’eau.
On peut aussi parler du pop art et de l’hyperréalisme. Il faisait dialoguer les maîtres du passé et ceux des années cinquante, issus de l’abstraction. Il était considéré comme un artiste d’avant-garde.
Si le tableau est romantique, c’est dans la représentation de la douleur de son amour pour Schlesinger, Le sujet l’emportait sur la forme elle-même.
Son amour de l’abstraction lui sert à se libérer du figuralisme, qu’il jugeait comme une contrainte.
Le médium utilisé pour représenter une image dotée de réalisme, il fallait la peinture acrylique et l’aquarelle, puis plusieurs empâtements de gouache car la photo était trop lisse et bidimensionnelle.
Grâce à la texture de la matière par couche sur la toile.
Le peintre ne se contente pas de donner corps aux masses, car il a besoin de couches pour recouvrir les zones délimitées. Cela peut vouloir dire qu’il peignit sur la toile aussi par touches du pinceau, son geste pouvait aussi ne pas être un geste lisse.
Le travail de l’acrylique permettait à Hockney de jouer sur la transparence de l’élément marin.
Les effets matériels que l’on retient pour évoquer cette œuvre de Hockney sont les suivants :
Pour l’eau, élément aquatique cher à Hockney, était réalisée par le biais de dissolvant.
Ces effets produisent du relief et de la profondeur lorsque l’on observe la piscine et son contenant.
Son approche de la peinture de paysage est vue comme un intermédiaire entre le dessin d’après nature donc sur motif, puis en atelier, pour ajouter après les personnages et l’élément du mouvement de l’eau.
Les fesses de l’homme nageant sont colorées au crayon rose. Elles accentuent la forme, et suscitent le plaisir au spectateur.
L’eau chez Hockney permettait le réalisme et l’illusion, par la transparence de l’eau et l’ondulation de l’eau sur les corps nus qui dirigent nos regards sur le corps.
Hockney ne cherche pas à imiter les peintres, mais son but est de faire réfléchir, sur la forme, et veut faire prendre conscience que sur la surface. Il utilise le chromatisme des tons pour définir les diverses parties des espaces.
Hockney se donne la mission de recréer certains motifs, pour que les spectateurs puissent se faire une réelle perception du paysage. Il refusait le processus auto perpétuant .
Comme il le dit, sa photo ne lui servait qu’à transmettre l’information, celle-ci n’était qu’un guide, pas un modèle. Ici son œuvre est ouvertement figurative. Quant à la présence de la lumière, et son utilisation, la toile est purement réflexive. Il faut observer par-là, le travail sur la transparence, comme élément du réel ou d’une métaphore.
Pour parler du travail de Hockney, on peut aborder l’idée du réflexif. Une première définition est le retour de la pensée sur elle-même. On peut dire aussi qu’il y avait un élément, d’un ensemble qui était en relation avec lui-même, que ce soit vers le monde réel, l’univers intellectuel, et moral.
La conscience réflexive se développa à l’extrême comme sous l’influence d’une culture en serre chaude. On peut prendre le thème de Narcisse qui exprime la contemplation voluptueuse. Dans l’idée de réflexion, on dit qu’elle se prend elle-même pour l’objet. Sur un plan spéculatif, l’ordre devient rationnel.
Les formes du savoir ne sont pas favorables au rationnel, mais à la réflexion conceptuelle. La marque de la géométrie rappelait le cubisme, surtout dans son paysage californien, à l’arrière-plan. Son mode de figuration sert quant à lui, à décrire dans un mode réaliste, car il reproduit la beauté du nu masculin dans son maximum. C’est aussi un fantasme, une idéalisation du corps.
On peut parler aussi de mode narratif car il narre un hommage à son amant et leur relation charnelle et amoureuse, terminée. L’eau, l’autre élément présent dans la représentation de la nature, est souvent peinte de manière figurative ou symbolique, mais dans cette toile de Hockney, elle se vaut par sa technique et par des matériaux utilisés une peinture en partie “réaliste”, grâce au travail de la transparence mais naïf par son tracé du contour du courant d’eau.
Les Français ignorent son œuvre. On lui reproche de ne pas travailler le même style. Certains peintres le trouvent abominable, sans compter l’utilisation exagérée des couleurs vives et ceux qui le critiquent les désignent comme des couleurs saturées.
Hockney lui-même admit que la perspective dans son tableau était une erreur.
Certains voyaient dans ce tableau la volonté d’un artiste qui peignait de manière naturaliste, mais on lui reprochait qu’à certains endroits, la peinture était inégalement répartie. Et sa texture à certains endroits, épaisse. Il faut noter qu’il avait repeint des surfaces ternes avant l’exposition et le vernis avant le vernissage.
Ses aînés parlent de sa toile comme d’une crème médicinale. D’autres parlent de lyrisme. On reprochait à l’artiste d’être assimilé à ses tableaux.
Vanity Fair, dans la presse d’art et de la mode américaine, ont évoqué David Hockney au travers d’une rétrospective sur sa vie et sur son art, parlait de la fureur de peindre pour évoquer les couleurs saturées. Il peignait le monde frénétiquement. Le magazine le cita comme un homme excentrique. Il le comparait même à un Rembrandt reconverti en Constable dans son travail plastique.
Le travail sur le nu et le rapport de l’amour entre hommes a fait avancer la cause LGBT et l’acceptation de l’homosexualité.
Ce tableau est autobiographique car il raconte un passage de la vie de Hockney. Sa séparation avec Peter Schlesinger.
Le thème pourrait être : La représentation que se fait Hockney de la distance entre lui et Peter Schlesinger matérialisée par l’eau de la piscine, métaphore de leur art. Un Hockney immergé dans son art et un Peter Schlesinger qui étouffe dans l’art de son compagnon. C’est l’art et leur implication dedans qui les éloignent, et qui va être à l’origine de leur séparation.
La médiation de son art de vie, son travail de peintre de 1966 à Hollywood.