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Allaoui baaya

Allaoui Baaya 

DEBUSSY UN COMPOSITEUR INCOMPRIS DE SON TEMPS MAIS UN GÉNIE DE TOUTE ÉTERNITÉ 

Pour Debussy, le langage musical se réinvente durant le XXème siècle , c’est ce que l’on nomme le tournant du siècle. La modernité , est pour certains la rupture, pour d’autres,  une amélioration du langage des siècles  passés  voire une mise au goût du jour.

En 1867, la modernité correspond également selon Baudelaire à quelque chose de fugitif, de transitoire entre deux siècles entre deux esthétiques.

Lorunsque l’on écoute le style de Claude Achille Debussy, on est loin de son vécu avec  communard  comme père. Toutefois la révolution contre le style en usage dans les académies, les conservatoires,  le  prix de Rome, Debussy apporte subtilement un langage voué à la révolte contre le classicisme ; et ce sont ses professeurs qui le décrivent  comme maladroit , étourdit , trop éloigné du style classique et romantique.

Les techniques musicales chez Debussy sont nombreuses , il emprunte et innove ; ses passages dans les classes de Guirault et de Marmontel et au Prix de Rome sous l’empire Napoléonien, que Debussy remporte en 1884 avec l’enfant prodigue. 

Pourtant ce prix de Rome laissa des traces dans l’esprit du compositeur qu’il considéra ce lieu comme un bagne.

De retour à paris, Debussy donna des cours de Piano , rencontra Marie Vasnier , femme d’architecte qui partageait le goût pour l’art auprès du musicien. Marie Vasnier reçut de Debussy des cours de chant. La technique de chant sert le style du XXème siècle dont  Debussy , devint le compositeur prise mélodie française .

On se demande alors au travers de l’apprentissage de Debussy en quoi son  style témoigne d’un détachement du passé,ou une transition entre le XIXème et le XX ?

Nous verrons comment ses œuvres peuvent être analysées  de manière nouvelles, révolutionnaires , une empreinte  du passé , notamment avec l’harmonie, la couleur Debussyste ,dans sa structure,   sa forme, et son lien avec les autres arts , tels que la peinture, ensuite nous verrons comment son travail de l’opéra témoigna d’un langage entre deux esthétiques. Enfin nous étudierons son travail  de l’orchestration.

Dans ses six sonates pour violoncelle, violons et piano, Debussy ne suit pas le principe de carrure classique ; il prolonge l’instant et retarde les  cadences et ne résout pas la dominante  vers la tonique, de façon prévisible. Il emploie des accords dits couleurs et apporte même une sixte ajoutée à l’accord 9/7+  sur des degrés forts .

Dans prélude à l’après midi d’un faune .

Il n’affirme pas le premier degré , noie le ton , avec le do# , on est dans le ton de Mi Majeur , mais apporte une ambiguïté en faisant croire que l’on module vers do#min . On parle alors de mirage.

Dans ses estampes, des œuvres de jeunesse , on observe que Debussy est inspiré  par le style  japonais .

Dans son œuvre aux sonorités espagnoles, Debussy apporte son style pictural et imaginaire de l’Espagne qu’il n’a vu qu’une fois dans sa vie. Cette œuvre soirée dans Grenade fait partie de sa deuxième estampe.

L’œuvre Pagode témoigne de son amour pour l’Asie  , avec l’usage du mode pentatonique.

Avec l’argent de sa leçon , il s’acheta une estampe.

Dans ses estampes de 1903 et de 1904 notamment dans soirée dans Grenade , un son très creux au centre ,produit par une exécution de deux mains placées aux extrémités du piano ; on a du point de vue esthétique  un compositeur qui  nous plonge dans l’orientalisme. On entend  l’idée d’un pseudo  ornement typique de la musique arabo-andalouse ,trafiquée  dans la visite de l’Alhambra ; il faut pour les chanteurs avoirs les capacités techniques et phonatoires pour la prononciations des lettres gutturales, puis les intervalles microtonales et non seulement les secondes augmentées que tout occidental définit comme l’intervalle arabe.( abusivement ) .

Le rythme est aussi une des priorités à laquelle va s’intéresser Debussy , pour accompagner et donner du relief à l’exotisme du son musical. Il exerce une sensation de danse de l’Amérique Latine avec la Habanera , un ostinato rythmique . Debussy tend à détruire la cyclicité, pour plonger l’auditeur dans l’idée d’intemporalité.  On en a un aperçu dans Pelleas et Melisande à la mesure 39 par le biais de la duplication.

Dans Romance, il y a d’ailleurs cette idée mais à laquelle s’ajoute une idée de déclamation que l’on a dans le récitatif baroque, mais pas exactement dans l’épée style. Pour produire son art de la déclamation à la française, ses œuvres au goût d’ailleurs , Claude Debussy s’intéresse aux arts mais aussi aux lettres, à l’architecture grâce  Henry Vasnier, Lerolle, à Stéphane Mallarmé , qui l’invite aux mardis de Mallarmé , des réunions de débats et exécutions artistiques de tous types. Il s’intéresse à Ernest Chausson, on le rapproche dans son goût pour la peinture , à Moussorgski qui rend hommage au peintre Hartman , dans tableaux d’expositions .

Dans ses  œuvres pour piano, il y a d’autres moments durant lesquels il déstructure le temps à la base figé , cyclique qu’imposent le classicisme au XVIII, jusque les années 1820 ; en 1894 dans Images oubliées, on penserait lorsque l’on se contente du titre Hommage à Haydn , à un parcours tout de suite envisagé et pourtant, son jeu en valeurs courtes , et des jeux d’alternance de mains gauches et droites, éloigné l’auditeur du classicisme. On sent au son que le compositeur s’émancipe s’affranchît des règles.

Ce jeu peut supposer  qu’en tant qu’élève et professeur, il s’est longtemps exercé au genre de l’étude pour piano.

Cette idée se voit aussi dans la suite bergamasque , sous titrée, « clair de lune », avec des arpèges à la main droite de manière délicate ; on y trouve des audaces harmoniques et mélodiques qui rappellent  effectivement l’époque baroque, ainsi que les festivals masqués à Venise. La subtilité de ces audaces est typique de Debussy, il n’oublie pas le passé mais le déconstruit, et se l’approprie.

On a aussi dans l’œuvre la Mer, une mélodie, qu’il composa très jeune , dotée d’une  narration dans son jeu pour piano. Le son n’est pas brut,  il utilise la pédale pour faire prolonger l’instant du son. Chaque accord qui se succède se mélange à ce qui va suivre.

Il décrit le retrait de la pédale , comme un effet de jeu de fausse note ; ce mécanisme est un caractère technique à respecter ; 

La liberté, il la manifeste par l’interprétation du rêve, retranscrit par le son musical , des accords qui ne sont jamais résolus de dominantes à toniques de manière prévue.

Du point de vue du style, il le développe avec les poèmes symbolistes qui l’inspirent à la création de ses opéras.

Lorsque l’on écoute et observe la partition du prélude à l’Après-midi d’un faune, au départ provenant d’un poème symboliste de Stéphane Mallarmé, on entend un son plein d’audaces qui vont rompre  avec les conventions du classicisme . Son audace lui valent des contestations des professeurs d’écriture et de composition du Conservatoire de Paris.

Dans Pelléas et Mélisande, tiré de l’œuvre de Maeterlinck, à qui Debussy demande des droits d’adaptation, la discussion les amène  à se fâcher. L’objet du malentendu, le choix de la chanteuse , Marie Garden ; Maeterlinck propose une autre chanteuse que Marie Garden pour jouer Mélisande .

La musique de cet opéra est emprunte de courbes teintées d’arabesques, de courbes entrelacées et décoratives. 

Il impose sa liberté pour faire réagir l’auditeur avec ses sonorités presque contemporaines, et même quand il tente des choses conventionnelles, ses rivaux compositeurs le critiquent.

Le travail de Debussy se caractérise que ce soit dans la musique instrumentale  , ou l’opéra, par son sens inouï de l’orchestration. Il fait en sorte que les bois soient davantage là avec un rôle plus important . Dans Pelleas et Melisande , le haut bois  ressemble au son de la flûte ; tel un mirage sonore. L’orchestre a un rôle différent de l’orchestre wagnérien , très rude dans ses harmonies, très chargé, l’orchestre debussyste commente l’action des personnages , les mots prononcés dans un échange des deux protagonistes ; l’orchestre finit les phrases en apportant avec ses moyens , ses couleurs ,   Nous avons l’exemple lorsque Golaud montre la grotte. L’orchestre utilise les registres graves des instruments et sont accompagnées d’un rythme marqué qui inquiète .

Dans l’idée de couleur de l’orchestre , il va plus loin que Berlioz et le regroupement des instruments par timbre, il utilise ceux qui l’intéresse le plus , pour mettre en valeur la mélodie, l’harmonie et le rythme . Tout ce qui peut amener une poésie, une symbolique impressionniste , des touches de couleurs, des touches de pinceau.

Le son impressionniste se caractérise dans le prélude à l’après-midi  d’un faune . On a aussi l’usage du crotale antique pour souligner l’effet de touches impressionnistes qui n’interviennent que par effet de surprise. L’énergie est plus douce, est effacé  de son œuvre les cymbales.Les  accords défonctionnalisés sur les degrés forts apportent un son exotique et sensuel , déjà on sent le jazz s’amorcer dans son  enchaînement harmonique.

Concernant la traduction du passé en musique , il ne le nie pas complètement, d’après boucourechliev , puisque l’élève du Conservatoire de musique  et de Déclamation de Paris, l’usage de la prosodie se reflète dans Romance, et les mélodies françaises qui garde le partie pris du langage parlé sur lequel la musique doit s’appuyer durant l’esthétique baroque.

Debussy vit dans une époque où la musique prend position pour sa patrie , Joseph Marx compositeur Allemand, était lui  un adorateur de son style français. Debussy réprouve .

Debussy exprime son amour pour toutes les cultures, avec son travail avec le chorégraphe Diaghilev, et Nijinsky,  son ballet fut moins considéré que le Sacre du printemps de Stravinski.

Ce compositeur né en 1862, et 1918 au lendemain , la Guerre mondiale n’eut pas de répercussion négative , sur son son musical d’un extrême délicatesse. 

On peut donc affirmer , qu’il y a un détachement sur le refus du passé puisque   Claude Achille Debussy, emprunte des langages , des esthétiques , et défait leur structure pour y insérer ses innovations tel un peintre , un décorateur qui relifte ce qui fait ancien mais sans en enlever le cachet authentique sa musique est le fruit de la modernité debussyste et une transition avec les Webern , Berg et Schoenberg  de la Seconde École de Vienne qui s’annonce . 

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