Allaoui baaya
Penser la musique comme une représentation symbolique de la nature, c’est faire résonner le son qui se dégage d’elle. Faire ressentir à nos sens les diverses manières qu’elle a à exprimer son langage. La musique permet par ses sons produits par la nature d’entrer en harmonie avec l’instrumentiste, que ce soit dans la musique électroacoustique et spectrale avec Xu yi dans son œuvre en référence au taoïsme, XU YI, qui ici s’exprime sur le thème animalier ou sur l’expression de la nature. Elle lie à la perfection la musique chinoise traditionnelle avec ses percussions, son mode pentatonique et sa poésie. Elle l’associe au son de la musique électroacoustique et spectrale occidentale. On la situe dans la nouvelle vague.
On peut aussi parler de Clément Janequin et de son chant intitulé les oiseaux.
Dans cet ensemble vocal alla breve dans un chant du genre de la polyphonie française, Janequin, nous fait entendre un chant à caractère léger en langue française, avec un jeu d’imitation entre les voix et des voix construites en contrepoint. On alterne entre un chant signifiant, pendant que les pupitres des femmes font des onomatopées pour reproduire le chant des oiseaux.
Sur le flot de la mer, la rhétorique musicale de Debussy, et sa syntaxe, font corps avec le caractère qui se dégage d’elle. Si elle est intempestive, les instruments relatifs au caractère mouvementé de la mer sont frappés avec force. Les trois pianos se répondent prennent le relais du thème, chacun joue dans un registre, il y a des doublures pour rendre la texture lourde dans les passages tourmentés ; on a aussi des modes pentatoniques, des secondes augmentés qui invitent à l’exotisme, la syntaxe musicale semble suivre un schéma non révolutionnaire, proche de la musique de Chopin, Schumann du siècle passé. Le morceau nous renvoie à une alternance entre la légèreté du flot aquatique par des arpèges, dans le ton majeur et plus grave dans le ton mineur avec des accords frappés brutalement. Lorsque la mer devient paisible et que l’on suit le parcours jusqu’à l’aurore depuis la nuit, on observe des contrastes majeurs mineurs selon les caprices de la nature sur elle. Il y a des idées traduites avec des figuralismes dans la traduction de la nature par la musique. On passe d’une écriture liée, aux notes tenues à des notes hachées, percussives déroulées avec des roulements gutturaux sur des syllabes consonantiques.
L’élément aquatique de Schubert, quant à lui, et de sa truite, montre la légèreté de l’animal, sa vivacité dans sa manière de se diriger dans la rivière. Cette légèreté presque enfantine et sa texture légère s’analyse de la manière suivante : on a des notes en double et des croches à la basse qui montre le caractère guilleret ; la musique avec sa pseudo simplicité, est presque une farce musicale ; certain trouvent simple, la complexité est dans le flot cyclique ininterrompu dans la partie A ; il y a toutefois une micro-modulation en ton mineure. Début les doubles croches sont déroulées et suivies de coches au nombre de deux. Le chanteur l’exécute de manière opératique mais en finesse.
La truite est traduite par le passage du poisson de manière rapide, s’amuse au son des doubles croches de faire des heurts contre les bords de la rivière marqué par des croches.
Liszt, quant à lui, compose son œuvre Nuages gris dans un état d’esprits plus torturé, puisque les notes des accords à l’accompagnement et les la forces des basses martelées montrent un côté inquiétant produit par la présence des nuages. Comme un mauvais augure qui se propage. L’accompagnement jouée par la main gauche harmonique est joué sous forme de pédale qui tient. Les vents, autonomes, se répondent dans le registre de la clarinette, du hautbois et du basson.
Dans l’œuvre de SAINT-SAËNS, Camille, Ce carnaval des animaux, « le Cygne », on entend un contraste entre les arpèges dans le registre aigu et les accords dans le registre grave de l’autre pianiste, puisque c’est joué à quatre mains. Le caractère dansant des notes jouées en croches contrastent avec les notes arpèges qui donnent un côté rêveur.
De retour chez Liszt on a des successions de rythmes longues brèves jouées sous forme de broderie et des montées de notes diatoniques dans unstern dans le prélude, après quoi dans la partie A on a des rythmes dactyliques noire double pointé et double croche avec dessous à la main gauche une note doublée dans le gravé la basse profonde. La rhétorique musicale, montre que Liszt avec son jeu très hongrois dans ses rythmes avec des accents forts décalés, nous plonge dans l’univers du sinistre. Traduite par des marches mélodiques sur le motif de la broderie inférieure transposée et descendante.
Après quoi il y a un jeu d’échange des mains.
Nous avons enfin le travail de la chanteuse Katty Berberian dans Strip-Sodhy issus de son œuvre comics-strip.
Le travail de la performance vocale se fait sur les différentes utilisations de la voix de la chanteuse, dans son registre de poitrine, de tête, mais également son jeu théâtral. Elle utilise des onomatopées pour rendre hommage aux dialogues non signifiants dans les bulles des BD. Elle dialogue avec le public pour recueillir ses réactions. Le chant lyrique est en anglais ou elle dialogue avec son chat sont exploités. La temporalité est présente puisque les valeurs rythmiques sont traduites par syllabes gutturales et palatales ; la nuance, l’intensité par les notes aiguës tenues et les crescendos.
On peut se demander avec tous ses compositeurs divers, comment les compositeurs peuvent être joués sur cette thématique, alors que les styles s’opposent et qu’aucun de tous ceux-ci rassemblées ne forme une unité qui fait sens ?
Nous verrons à travers ce programme l’exécution de l’exécution par les instruments solistes sans voix, avec voix, avec les orchestres.